Du temps et de la procrastination.

Des changements d'activité professionnelle se profilent, de facto les journées ne sont pas assez longues. Ou alors est-ce moi qui ne sais plus m'organiser?
Le fait est que je cours beaucoup après le temps, et ne sais plus où donner de la tête.

Je ne suis pas seule; d'autres sont, tout comme moi, absolument débordés (au sens propre, Zoé Sheppard ne travaille pas à l'Hôpital de Châteauvieux-sur-Fleuve à ma connaissance).

Ma cadre de santé (c'est drôle comme les médecins ont cette tendance à s'approprier les fonctions: "mon" infirmière, "ma" cadre, ou le plus universel "ma" secrétaire, fût-elle affectée à un service entier) travaille beaucoup en ce moment.

La preuve en image, son bureau est presque autant surchargé en paperasse que le mien...

Le bouquet de fleurs en bas à droite lui a été offert par la dame de l'accueil de l'hôpital. Je suis encore fort vexée de ne pas avoir bénéficié de cette délicate marque d'attention. Mais passons.

Et si mon modèle n'était pas Atlas portant le monde sur ses épaules, comme moi gérant cette surcharge de travail; mais d'autres héros moins mythologiques?

En lisant "Autant en emporte le vent", je me suis prise d'affection pour l'héroïne (pas la drogue hein, la dame du roman) pour cette simple phrase: "Demain est un autre jour".
Mot d'ordre absolu pour la procrastination.

Ensuite, j'ai découvert Orelsan. Nous passerons sur ses déboires judiciaires, retenons juste ces quelques phrases extraites de sa dernière chanson d'inspiration très philosphique:

"Aujourd'hui je me sens bien. Je ne vais pas tout gâcher, je vais tout remettre au lendemain."

Je suis encore pleine d'émotion d'avoir été aussi bien comprise...

aujourd’hui j'me sens bien j'voudrais pas tout gâcher j'vais tout remettre au lendemain y’a vraiment rien dont j'ai vraiment b'soin on verra bien si j'me perd en chemin Lire la suite: http://www.greatsong.net/PAROLES-ORELSAN,LA-TERRE-EST-RONDE,292783.html

Pour avoir choisi comme modèles de vie Scarlett O'Hara et Orelsan, voilà un peu en vrac les grosses looses qui ont émaillé mon chemin ces dernères semaines.

- Ne pas commettre la moindre note de blog depuis le 11 juin dernier.
J'ai été ces derniers temps aussi active qu'un parkinsonien privé de son traitement. Hormis le teaser posté le 18 juillet comme je sentais à vos commentaires que j'étais attendue. Merci à vous.
Et pourtant, une pléthore de brouillons, rédigés à la va-vite suite à quelques récurrences de loose aigue, ne demandent qu'à être mis en forme...
Je ferai cela demain.

- Priver ma secrétaire de l'accès à son bureau.
Oups, j'ai récidivé. "La secrétaire du Service", voulais-je dire.
J'avais pris les clés de son bureau qu'elle laisse dans le Service pour imprimer un courrier, un dimanche d'astreinte. J'ai oublié de les remettre à leur place. Je m'en suis rendue compte en montant dans ma voiture. Mais me suis dit  que cela pouvait attendre le lendemain, vu que j'arrive tôt. Je ne suis pas arrivée tôt. Une belle panne de réveil même...
Verdict, une demi-heure de perdue pour cette malheureuse secrétaire, le temps qu'elle récupère le passe qui lui-même était égaré...
Elle doit beaucoup m'aimer. Je devrais lui apporter des chocolats pour me faire pardonner.
Je ferai cela demain.

- Frôler le hors-délai pour l'inscription au concours de praticien hospitalier des hôpitaux de santé.
Un dossier bien complexe était à poster en recommandé avant le 30 juin 2012, cachet de la poste faisant foi.
C'est donc en toute logique que je m'y suis attelée le 29 juin 2012. J'espère que le jury ne s'offusquera point des courriers de recommandation avec un bel en-tête de fax que j'ai joints au dossier... (le Pr Dieu le Père et le Dr Aga Kahn ont répondu présents! Moi qui ne leur avais pas donné de nouvelles depuis mon départ de l'Hôpital des Flots Bleus, ils ne sont guère rancuniers...).
Je devrais d'ailleurs leur envoyer un mail pour les remercier.
Je ferai cela demain.


- Devoir rédiger un courrier médical en urgence urgente.
Je vous avais déjà parlé du Pr Piédestal, éminent confrère de Big City. Celui-là même devant lequel pour rien au monde je ne voudrais me compromettre, amour-propre oblige.
L'amour-propre passera à la machine, après le bain de boue qu'il s'est octroyé...
J'avais bien noté que l'une de mes patientes devait voir en consultation ce cher Professeur vendredi dernier à 9h. Je m'en suis rappelée vendredi dernier à 9h05, en arrivant dans le Service, avec un coup de fil du Pr Piédestal me manifestant son mécontentement de ne pas avoir de courrier de ma part, s'indignant devant ce manque de sérieux patent. L'appréciation des CHU vers les hôpitaux de périphérie ne risque pas d'aller en s'améliorant...

Toujours dans l'urgence, j'ai également omis de relire avec soin une lettre adressée à une consoeur qui m'a réadressé, hilare, ses corrections. Heureusement que la secrétaire n'a pas commis "la raie autonomisée", j'en entendrais encore parler de cette coquille!

 Je fera davantage attention aux courriers désormais. Dès demain.

Bref. J'ai un peu eu l'impression de courir après le train ces dernières semaines. Je commence à peine à avoir l'impression d'être montée à bord... pourvu que je n'en retombe pas!

A très vite!

Comments

[alternaute]

En effet.

2 solutions auraient été possibles :

1. Opérer avec un miroir

2. Opérer la tête à l'envers

Rien que d'y penser, j'en suis tout retourné :)

[Dr Loose]

Oh la chirurgie, doux Jésus!

Je me rappelle étant externe en médecine du cauchemar que cela représentait pour moi.

Dans le cas présent, ce n'est pas la procrastination qui m'aurait fait louper ma carrière, mais plutôt mon manque de latéralisation. (Quoi, c'était la jambe droite qu'il fallait amputer? Oups.......) ;-)

[alternaute]

Bon.

Ce n'est pas encore trop grave

Vous n'êtes pas chirurgienne.

Imaginez !

Une poussée de procrastination en pleine opération !



Voa-zy ! Loose sa life !