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Faut pas faire médecine quand on a la guigne...
12 janvier 2012

La pensée du jour

Quelquefois, dans la jungle hospitalière, nous retrouvons un peu de douceur et de légereté qui font passagèrement oublier le flot de désagréments avec lequel nous devons composer.
Cela tient à peu de choses: un soignant qui ramène des chouquettes le matin, un patient qui vous écrit une petite carte, un visiteur médical qui vous ramène un petit gadget qui ornera votre bureau (mon nouveau presse-papier est de toute beauté).

Ces douceur et légèreté peuvent prendre la forme d'une petite sauterie improvisée. Mme Flambeuse, patiente quittant le Service ce jour, a tenu à nous offrir le champagne pour nous remercier. A moins que ce ne soit pour manifester sa joie de quitter une équipe soignante aussi calamiteuse, je ne sais pas...

champagne

Donc, sur le coup des dix heures du matin (en fait, je me rends compte que c'était une heure bien matinale pour s'alcooliser...), nous avons pris un moment pour nous poser en salle de détente, avons sorti les coupes à champagne traînant au fond d'un placard, et joué le jeu.

Le mari de Mme Flambeuse est au service, remplit les coupes. Nous essayons par tous les moyens de le dissuader d'ouvrir les deux bouteilles ("Mais vous boirez la deuxième bouteille chez vous avec votre dame pour fêter son arrivée à la maison!")... Mais peine perdue. Il s'est mis en tête de nous mettre en état d'ivresse à 10h du mat'.

Je choisis une coupe remplie au tiers, histoire de ne pas être pompette pendant mon service. Par malchance, j'avais à peine le dos tourné que M. Flambeuse avait rempli mon verre à ras-bord...

Mais il ne faut pas gâcher hein... Surtout du Dom Perignon, ce serait péché.

Et donc, c'est toute émoustillée par cette coupette de grand cru que j'ai écouté Mme Flambeuse nous livrer cette  pensée:

"Tant qu'on a la chance d'avoir du champagne et de la musique, l'espoir n'est pas perdu".

La coupe encore remplie à la main, je sors pour ne pas que le couple infernal ne me resserve.

Et là, c'est le drame...
Il a fallu que je tombe nez-à-nez avec le Directeur de l'Hôpital de Châteauvieux-sur-Fleuve, venu me présenter une nouvelle recrue de l'établissement. Je le vois regarder ma coupe de champagne, puis mon visage tout rouge de honte (à moins que ce ne soient les effets de l'alcool). Je sens comme un air de réprobation dans son regard. En même temps c'est compréhensible: quelle idée de se pavaner à 10h du matin avec un verre de champagne, hein?
Pour peu que le Dr Vipérine ait persiflé à mon sujet à portée de ses oreilles, je suis grillée durablement.

Après une loose pareille, je pense que je ne connaîtrai plus jamais la honte.
Ou pas. Il m'arrive toujours pire de toutes façons...

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