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Faut pas faire médecine quand on a la guigne...
9 février 2012

Leçons de survie en milieu hostile

Je vous ai certainement déjà dit que l'Hôpital Public, dans sa globalité, est un nid de vipères.
Ce n'est pas la vérité. L'Hôpital Public, c'est encore pire.

A la veille d'une belle semaine de vacances (pas de quoi rêver, j'ai eu la brillante idée de partir au Danemark, histoire de bien me congeler les poumons dans la cage thoracique en cette période de grand froid...), je suis colère et contrariété. Pleine d'envie de massacrer chaque centième de millimètre d'une poupée vaudou à coups d'épingles.

poup_e_vaudou

 

Le Dr Vipérine, qui n'a pas sa langue de serpent à sonnettes dans sa poche, a encore frappé.

Le téléphone arabe, "Radio-Putes-Couloir"  ou RPC pour les intimes, fonctionne à fond dans les petits hôpitaux. Le souci étant que comme ils sont petits, l'information déformée finit toujours par arriver aux oreilles des destinataires, par le biais d'un quelconque fouteur de merde se satisfaisant du résultat engendré.

Et donc, c'est le Dr Camionneuse, responsable d'un des Services de Médecine de l'Hôpital de Châteauvieux-sur-Fleuve, qui a servi de vecteur de l'information en bout de chaîne.
Elle m'a raconté que le Directeur de l'hôpital lui a relaté que le Dr Sphinx lui a dit que le Dr Vipérine lui a affirmé (et oui, il y a eu du relais...) que je n'avais pas accepté une patiente un après-midi, alors que j'avais des lits de libre dans mon Service. La raison étant selon elle, que je souhaitais rentrer chez moi plus tôt et que la venue de la patiente aurait contrarié mes projets.

Ah bon?

Les deux lits qui semblaient libres sur le papier, étaient en fait réservés. J'avais le lit d'un patient en attente de retour d'un séjour court (avec ses affaires dans le placard); et l'autre lit, en chambre individuelle, était réservé à une patiente attendue le lendemain et porteuse d'une infection nécessitant un isolement.

Etant donné que j'avais une sortie le lendemain, j'ai proposé à Vipérine de garder la patiente aux lits portes (les Urgences ont en principe des lits d'hospitalisation en background pour garder des patients sur des durées courtes), et de la prendre le jour suivant. J'ai même dû pour cela, décaler une autre entrée déjà prévue!

J'attends l'occasion de rencontrer à nouveau le Dr Vipérine pour reparler de cet épisode malheureux et de l'interprétation qu'elle en a eu. Parce que pour survivre en milieu hostile, rien ne vaut la franchise. Cela fait de gros parasites à RPC.

En attendant, Amie Vipérine, je suis très fan de la poupée vaudou à ton effigie. Bisous.

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Commentaires
M
Il n'y a pour moi aucun problème manifeste dans la gérance de la chose, c'est sûr..<br /> <br /> Le problème vient dans tous les cas du fait qu'il y aura toujours des histoires comme cela.. car il est fréquent qu'on manque malheureusement de lit dans les hopitaux...<br /> <br /> Et pour Mr Fibro, lorsqu'on connait le fonctionnement d'un hopital un tant soit peu, on sait trés bien que pour des allers retours de 48h dans un autre service (pour des explorations complémentaires), on ne peut pas faire autrement que de garder le lit.. Car le service qui réalise les explorations, à d'autres hospitalisations prévues, et n'ont pas de places pour le garder... Ainsi, le même problème se reposerait... Et le patient finirait ptèt à nouveau lui même aux urgences, étant rentré à domicile avec des aides trop tôt...Et réengorgerait lesdites urgences^^ Bref.. Manque de place toujours... C'est triste, mais c'est ainsi...<br /> <br /> Aprés, pour désengorger les urgences, il y a aussi d'autres moyens plus simples... Arrêter d'aller aux urgences pour des broutilles! Car au final, 50% (si ce n'est pas pluss, je ferai des recherches stats là dessus tiens), des consultations doivent être en rapport avec des manifestations bénignes, qui seraient susceptibles d'être résolues par un médecin en ville.. Mais on va aux urgences, c'est tellement plus pratique et plus simple, et c'est ouvert 24h/24... Alors, aprés tout pourquoi pas s'en priver.. Si on a une angine à 4h du matin qui ,nous fait mal, pourquoi pas aller aux urgences tiens! Je l'ai vécu tant de fois lors de mes gardes..Et pourtant, je n'arrive toujours pas à m'habituer à ces personnes qui sont dans l'excés de la consommation médicale.
D
@ Titi: je suis d'accord avec toi sur le principe.<br /> <br /> <br /> <br /> Mais dans la situation dont je parle et de manière pragmatique; considère une semaine de vacances avec un service ayant une orientation bien spécifique, en activité ralentie = une seule sortie incertaine dans la semaine.<br /> <br /> <br /> <br /> Imagine que je prenne la patiente des urges (qui ne correspond pas aux orientations de mon service) le jour même:<br /> <br /> - soit j'appelle la clinique privée où j'ai envoyé un patient passer une fibro pour leur dire que je ne peux pas le récupérer le lendemain comme convenu, puisque le lit est pris par les urgences: je les fais annuler une entrée programmée sur leur lit; et je me décrédibilise pour les autres fois où j'aurais besoin d'eux.<br /> <br /> - même chose pour le service de chir avec leur BMR, pour lesquels je n'aurais pas une chambre seule avant un bon moment à leur proposer vu que pas de sorties prévues.<br /> <br /> Mais surtout, cette nuit-là les lits-portes étaient bien loin d'être à saturation. Etait-ce donc nécessaire de faire un effet domino sur plusieurs patients et services?<br /> <br /> Donc c'est le côté difficile des discussions avec les urgentistes, sur les lits et leur disponibilité virtuelle.<br /> <br /> Au final, tout le monde y a trouvé son compte; c'est le plus important.
T
Donc ton patient en court séjour prend 2 lits pour lui tout seul, un actuel dans son court séjour et un futur dans ton service.<br /> <br /> C'est super avec les urgences bondées et le manque chronique de lits...
Faut pas faire médecine quand on a la guigne...
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